Marthe Robin. 1913-1980

     « Qu’il est beau Saint François ! » aimait dire Marthe au Père Léon Marcel, fondateur du Foyer d’Alejo au Togo. Le lien spirituel entre Marhe et François d'Assise est évident. C’est le Frère Marie-Bernard, capucin, qui en 1928, prêchant la mission paroissiale de Châteauneuf-de-Galaure, conduira Marthe à son grand abandon à Jésus-Christ.« J’ai osé. J’ai choisi Jésus. Désormais le Cœur de Jésus en croix est la demeure inviolable que j’ai choisi pour demeure sur la terre. » 

     En vrai fils de Saint François, le père Marie-Bernard, aura certainement compris la mission de cette jeune chrétienne déjà remplie de Dieu pour vivre son terrible handicap. « Suivre Jésus-Christ et Jésus Christ crucifié » tel est l'idéal de François d’Assise. Marthe ne pouvait que s’y retrouver pour vivre un handicap lourd qui la vouait à la souffrance pour le restant de ses jours. N’avoir rien pour trésor, comme François d’Assise, que Jésus seul, et comme lui « rebâtir l’Eglise » en offrant ses souffrances en union avec le Crucifié pour la conversion des pécheurs et la sanctification des prêtres. 

     La fécondité de Marthe est là dans le coeur du coeur de la vie chrétienne. Celle-ci est une plongée en pleine communion trinitaire par la passion de Jésus pour être à Jésus, un autre Jésus. «  Je ne lui ai jamais dit non » dira un jour Marhe à l’une de ses secrétaires. Aussi Jésus lui apparaissant avec François d’Assise dit à ce dernier en parlant de Marthe :  « Voici la plus parfaite de mes épouses. » L’appartenance de Marthe au Tiers-Ordre de Saint François n’est pas une ornementation d’occasion ou reçue de façon purement extérieure. Elle est une expression visible de sa communion au charisme du Petit Pauvre qui n’aurait jamais parlé pour lui-même de sa spiritualité mais de sa seule union à Jésus-Christ. 

     Ce que chante le Cantique des Créatures c’est le chant d’un homme réconcilié avec Dieu, avec lui-même et avec les autres. Ce que chante la vie de Marthe c’est son union transformante avec Jésus pour la charité et la lumière du Christ offertes à tous. « Tout chrétien est appelé à vivre le mystère de la rédemption. Je ne suis qu’un signe » dira-t-elle sans se prendre pour une âme d’exception.

O Marie ! ô ma Sainte et Bonne Mère ! Donnez-moi, donnez à tous de comprendre la grande valeur du silence dans lequel on entend Dieu ! Apprenez-moi à me taire pour écouter la Sagesse Eternelle. Apprenez-moi à tirer du silence tout ce qu'il renferme de grand, de saint, de surnaturel, de divin ; aidez-moi à en faire une prière parfaite, une prière toute de foi, de confiance et d'amour ;une prière vibrante, agissante, féconde, capable de glorifier Dieu et de sauver les âmes ! Ma vie vaudra ce que vaudra mon oraison.

(M.R.12 Janvier 1930)

O Marie, ô ma bien douce Maman, obtenez-moi en ce beau jour du ciel l'abandon complet, l'abandon parfait, l'abandon plein d'amour à l'Amour. Que par vous, avec vous, en vous Vierge très pure : j'aime, j'adore, je prie, j'expie, je supplie et souffre avec toujours plus d'amour. Que ma vie ne soit plus qu'un "oui" d'amour... Que je ne sois plus qu'une âme toute consacrée ... à Jésus.

(M.R.7 mars 1930)